Mettre la vie en « boîte »

Le « Brownie Starflash » des années 60, que mes parents m'avaient offert, était mon tout premier appareil photo. Avec son objectif à deux ouvertures (gros trou et petit trou) et ses films 127 (antérieur au format 126 ou 110, disparus aujourd'hui) m´avait séduit, mais également montré très rapidement les limites de ses possibilités. Néanmoins, cette nouvelle façon de mettre la vie en « boîte », décida de mon parcours professionnel pour ce métier de découvreur, ou de « montreur d'images ».J'aimais aussi le dessin, mais comme je n'étais pas vraiment doué pour cette discipline, j'optais pour la photo ... moins difficile ? Certainement pas !

D´abord, comme tout le monde, je photographiais tout ce qui me passait devant la lentille. Un peu plus tard, le monde ouvrier, dont je suis issu, occupait le plus clair de mon temps, parfois même mes nuits. Les clichés que nous faisions, lors d'évènements ou manifestations qui ne manquaient pas, à peine développés et tirés, souvent dans notre petite salle de bain, aménagée avec un coin labo, étaient acheminés le plus rapidement possible, parfois même encore mouillés, dans les salles de rédaction. Au « marbre », comme nous disions à cette époque.

Les « galas, » les « premières », nous les avons tous plus ou moins « couverts », ou tentés de le faire. Les manifs et le monde du travail aussi et pour ma part, c´est ce que j´ai toujours préféré photographier. Je m'attache depuis un certain temps à vouloir fixer par l´image et par l´écrit, le souvenir d´une époque qui peut paraître révolue à certains aujourd'hui, mais qui reste encore très présente ...

UPP

Pierre Dolivet est membre de l'Union des Photographes Créateurs, organisation professionnelle de défense des droits des photographes (presse, publicité, auteurs ...). Elle représente plus de 4000 photographes professionnels et est composée de 1600 membres actifs, ayant à ce titre la possibilité de s'exprimer, de voter en assemblée générale et d'élire le conseil d'administration..